Le conflit israélo-palestinien

Depuis toujours et par son passé historique sulfureux, la Palestine est la terre la plus convoitée. Nous avons tous entendu parler de ce conflit, mais nombreuses sont les interprétations qu’on y voit. Simple querelle de territoire à symbole religieux pour certains, génocide et crimes contre l’humanité pour d’autres. Nous voyons trop souvent ce conflit que nous pensons connaître d’un œil enfantin sans se pencher sur ses sources, sans doute à cause de la vision trop simpliste et subjective que nous en livrent les médias. A l’inverse de ce que l’on comprend souvent, cette guerre ne se limite pas à une riposte sioniste face à une attaque du Hamas dans un état hébreu légitime.

Un conflit politique

Suite à la Première guerre mondiale, les Français et les Britanniques veulent assurer leurs positions géographiques dans leur lutte contre l’empire ottoman. Cherchant à déstabiliser l’empire, ils tentent une révolte arabe. En 1915 a lieu une négociation entre le chérif Hussein de La Mecque et Mc Mahon, le haut commissionnaire britannique d’Egypte. C’est la conférence de McMahon-Hussein, discutant le partage de la région du Levant.Pour les anglais, il s’agit d’un point stratégique car il permet de relier le golf à la méditerranée pour la route des Indes, avec au sud le port de Bassora, tout en permettant le contrôle de la région.

Les anglais et les français veulent se partager se golf ottoman par contrats, d’ailleurs ces terres leur revienne par la défaite de l’empire ottoman c’est-à-dire qu’Toutefois, il s’agissant bien du démembrement de toute la région, comprenant la Syrie, le Liban, l’Irak, la Palestine et la Jordanie.

Les britanniques promettent aux arabes certaines villes dont Damas, Alep, et Homs dans l’actuelle Syrie mais gardent finalement main mise, sur  la Palestine, la Transjordanie (actuelle Jordanie et sud Syrien) et l’Irak, et la France sur le Liban et  la majeure partie Syrienne.

Ce projet est concrétisé par les accords de Sykes Picot en 1916, mais vite rejeté. En effet, les britanniques, trouvent leur part trop petite par rapport à celle de la France. De plus, Hussein et son successeur Faysal ne sont pas satisfaits non plus du non-respect des promesses britanniques, les nationalistes Syriens rêvent d’une grande Syrie indépendante et les sionistes réclament la création d’un foyer juif, dit « Grand Israël », dont l’idée a été émise publiquement l’année suivante par Lord Balfour, alors secrétaire des affaires étrangères en précisant que : « Rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays. »

C’est la déclaration de Balfour qui traduit, pour la première fois officiellement et dans une lettre destinée à Lord Rothschild, le souhait de la création d’un foyer juif, en Palestine, où il n’y a, à l’époque, qu’environ 11% de juifs. Selon leurs revendications, l’Etat hébreux devrait s’étendre du nord de Saïda au Liban, l’ouest de Damas en Syrie, établissant une frontière avec Amman en actuelle Jordanie, et Aqaba dans la frontière sud jordanienne tout en ayant un contrôle sur les eaux du sud Libanais. C’est le début de la création de l’Etat d’Israël. Seul Churchill et la France quelques années plus tard, s’opposeront  quelque peu à cette création, estimant que la Palestine ne devrait pas être convertie en un foyer national juif mais qu’un foyer juif devrait être fondé en Palestine.

En 1918, les britanniques tracent une frontière provisoire entre la Palestine et la Syrie qui sera refusée par la France. Ces frontières seront redessinées et proposées à la conférence de paix en 1919 puis définitivement adoptées par un traité, en 1923.  Ces tracés seront loin de satisfaire les sionistes et, par conséquent, la Grande Bretagne, mais ils furent forcés de mettre leurs exigences de côté.

6 ans plus tard, l’immigration juive commence. Pour certains, les conditions de vie sont difficiles et beaucoup quittent le pays. L’arrivée des juifs en Palestine est, au départ, peu massive mais elle provoque nombre de conflits, notamment à Hébron où des arabes tuent des juifs quand d’autre les protégeront.

Nous sommes dans les années 30 et même si l’immigration reste limitée, la minorité juive voit petit à petit son chiffre augmenter. C’est alors que la Grande révolte arabe éclate. Les britanniques usèrent d’une répression violente, et un sentiment de nationalisme palestinien naquit.

À la suite de ces évènements, la grande Bretagne créa une commission d’enquête, la commission Peel, permettant d’améliorer le mandat. Elle décida de mettre un terme à celui-ci et de diviser le pays en deux Etats : un Etat juif, et un Etat arabe.  Mais cela ne satisfait aucun des deux clans, et ce projet est finalement abandonné au profit d’un troisième livre blanc publié par le gouvernement et penchant, cette fois, du côté arabe en restreignant le nombre de migrants juifs.

Mais ce ne fut que provisoire.  A la suite de la Seconde Guerre mondiale, des dizaines de milliers de réfugiés juifs prétendaient à l’immigration.  Beaucoup d’entre eux voulaient aller aux USA mais ils devaient faire face à une limitation bien plus stricte. Ainsi, la communauté juif fessait pressions sur la  Grande Bretagne, et le gouvernement, affaibli, décida de porter la question Palestinienne aux Nations-Unies qui fondera l’Unscop (United Nations Special Com­mittee on Palestine).

A la suite d’un voyage en Palestine, le comité spécial proposera deux solutions dans l’idée de deux Etats distincts : soit ils seront liés par un Etat fédéral, soit par un système économique commun. En 1947 sera voté, à l’ONU, le partage des terres, lésant quelque peu les Arabes.

En 1948, c’est la fin du protectorat britannique et la naissance de l’Etat d’Israël, plus grand que ce qui avait été voté à l’ONU. Le territoire arabe est désormais morcelé, tandis que l’Etat juif gagne, en plus de la majorité du terrain, les frontières  et certaines villes au départ promises aux arabes, comme Nazareth, en Galilée, qui s’inscrira dans l’Etat hébreux.

écrit par Morjane et Mustapha en Août 2014.